Le Christ du XVI siècle redécouvert

à Beauval inscrit aux

Monuments historiques

Les 15 et 16 septembre 2018, l’Association Culturelle de Beauval a ouvert les portes de notre église pour se joindre aux Journées Européennes du Patrimoine.

Plus de 300 visiteurs ont pu apprécier l’exposition que nous avons organisée en présentant des remarquables habits liturgiques, restaurés pour l'occasion, et notre exceptionnelle trouvaille du Grand Christ en bois polychrome du 16ème siècle, qui attendait depuis si longtemps dans un placard pour enfin être mis en lumière et

à l’honneur sous les grandes voûtes de l'église.

Ce Christ à la moustache recourbée, qui surprend autant les experts en art du Musée de Picardie, du Musée National du Moyen Age de Paris - Musée de Cluny, du Département de la Somme et du Diocèse d'Amiens, est un bien artistique des Beauvalois et nous veillerons à que cette oeuvre remarquable reçoive les soins

qu’il mérite.

Cette exposition, que nous avons soignée jusqu'aux moindres détails, a eu une résonnance particulière cette année où nous célébrons les 130 ans de la consécration de l’Eglise de Beauval ! (1888-2018)

« La demande de protection au titre des Monuments historiques du Christ redécouvert dans l'église de Beauval a été examinée en Commission régionale du patrimoine et de l'architecture. Les membres ont été très enthousiastes devant l'intérêt et la singularité de cette oeuvre. L'inscription au titre des Monuments historiques a été votée à l'unanimité. »

Nous croyons en la bienveillance de l’équipe municipale pour qu’elle prenne les mesures nécessaires, afin que cette oeuvre puisse être mise en valeur, vue et admirée par tous. Il serait très dommageable que les Beauvalois et visiteurs soient privés de ce qui pourrait être un atout pour l’attractivité culturelle et touristique de notre commune. Il s’agit du patrimoine de tous les Beauvalois.

PRESSE

Courrier Picard 30 décembre 2018

Dans un placard un peu oublié, un groupe de bénévoles, voulant participer au nettoyage de l’église Saint-Nicolas, a trouvé quelques beaux trésors. Parmi eux, il s’agit d’une pièce visiblement rare dans la région : plus précisément une représentation du Christ en bois polychrome, à qui il manque les deux bras. Construit d’un seul tenant, vraisemblablement en chêne, il mesure environ 1,50 m. « Il date du 16ème siècle, alors que je pensais plutôt qu’il provenait de la fin du Moyen-Age. En tout cas, c’est une découverte exceptionnelle », s’exclame Guglielmo Varani, le président de l’Association culturelle de Beauval. Ce qui signifierait que la sculpture était présente à l’intérieur de l’ancienne église de la commune.

« Comment les curés successifs ont-ils pu passer à côté ? » Guglielmo Varani

Une œuvre originale…

Le côté désincarné de ce Christ justifierait à lui seul qu’il ait été sculpté à l’époque du gothique tardif. Autre particularité peu courante : ce Jésus de Nazareth possède des moustaches recourbées. « C’est une vraie curiosité. Les experts m’ont dit qu’ils n’avaient jamais vu ce type d’ouvrage auparavant », souligne Guglielmo Varani. Autant de détails qui font de cette représentation unique une réelle pièce de musée. Côté couleurs, elles ont globalement disparu. Le temps a fait son œuvre. Mais des pigments demeurent présents, en particulier au niveau des lèvres et de la plaie du flanc droit. Parmi les autres trouvailles, les bénévoles ont retrouvé une pierre d’autel, datant de la consécration de l’ancien édifice au 13 ème siècle, et qui fut démonté en 1902. Ils ont aussi remis la main sur des habits liturgiques, dont certains n’ont pas été épargnés par l’humidité.

…fixée sur son sort cette année

Après la révélation de l’œuvre au mois de juin, est venue l’heure des expertises. Le Musée de Picardie, le musée national du Moyen-Age, ainsi que Brigitte Stimolo, conservateur d’objets d’art auprès du conseil départemental de la Somme, ont été sollicités quant au cas de ce Christ aux moustaches recourbées. La sculpture sera d’ailleurs présentée en commission départementale des biens mobiliers dès le début de l’année. «Ce n’est plus notre sort, explique Guglielmo Varani, mais nous tenons beaucoup à ce que ce Christ soit mis en valeur. Cela peut être un atout pour la commune ». L’association culturelle, dont l’un des objectifs est de promouvoir la culture et l’éducation mais aussi de contribuer à la sauvegarde du patrimoine, se félicite d’avoir fait repasser cet objet liturgique de l’ombre à la lumière.

Julien Lévêque